UNE BELLE SAISON POUR LA CHASSE

Pendant que Tanguy "refixait la lunette des chiottes qui se barrait vu  qu'une des vis qui la fixe à la faïence était toute bouffée par la rouille et s'était cassée. C'est incroyable ce qu'elles peuvent rouiller, ces vis. Est-ce le pipi ?", moi je changeais la cloche (fig 1 et 2) des miennes de chiottes qui fuyait, que ça risquait de provoquer sinon une inondation, du moins un suintement désagréable chez le voisin du dessous, et chacun sait que personne n'aime les suintements émanant des chiottes du voisin du dessus, même s'il semble s'agir d'eau claire, a fortiori si cette eau est légèrement brune du fait de la rouille, qu'on croit que c'est autre chose que de la rouille, je sais pas moi, on peut tout imaginer, surtout si ça sent. Donc j'ai changé cette fameuse cloche que je croyais que ça se trouvait plus, même chez les très petits quincaillers-droguistes proches de la retraite qui survivent encore dans certains quartiers périphériques dont la population dominante est représentée par les vieux pauvres au seuil de la disparition du fait de la conjugaison des effets de ladite vieillesse avec ceux de la pauvreté , en particulier lors des périodes de canicule. Bref, disais-je, j'ai changé la fameuse cloche car curieusement, et à ma grande surprise, j'en ai trouvé plusieurs, de différentes couleurs, au choix blanches ou rouges, dans une petite grande surface située près de l'hôpital Saint Vincent de Paul, quartier de congrégations où on ne s'attendrait pas à trouver un quincaillier-droguiste. Peut-être que l'eau lustrale se vend en droguerie, de même que le saint chrême (pour oindre). Au rayon quincaillerie, peut-être trouve t'on des encensoirs, des clous pour crucifixion, des troncs, des candélabres. Quant aux articles en caoutchouc, on ne se protège jamais assez, même au sein d'une congrégation. Pour en revenir à la couleur de ma cloche, j'ai choisi rouge, parce que ça fait plus caoutchouc, mais j'ai hésité à prendre en plus une blanche, on ne sait jamais. D’ailleurs je l’ai prise, tout en me disant que malheureusement, dans cinq ou six ans, quand la rouge serait nase, la blanche ayant vieilli dans les mêmes proportions au fil du temps, le serait aussi. J’ai aussi hésité entre « plastique » et « caoutchouc », mais le marchand, qui paraissait fiable, eut égard à son érythrose nasale et  à sa polynévrite, m’a affirmé qu’à sa connaissance il n’y avait pas de différence notable en termes d’usage, sinon  que pour pouvoir poser sans trop de difficultés la cloche en plastique, notoirement moins souple que celle en caoutchouc, il convenait de la tremper au préalable dans l’eau chaude pendant « un certain temps ». Il est vrai, -et j’ai pu le constater par moi-même- qu’on est dans une position très inconfortable, accroupi la tête dans la cuvette, la lunette relevée, le tuyau de plomb suintant à la main, quand on remplace une cloche qui fuit, et pour cette raison on doit préparer soigneusement le chantier avant de s’y mettre, afin de limiter autant que faire se peut l’inconfort, d’où l’intérêt de chauffer la cloche, mais le problème ne se posait pas pour moi de toute façon puisque j’avais choisi en fin de compte le modèle en caoutchouc, infiniment moins rigide.

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mailto: rabenhaus@free.fr

et si mes salades vous emmerdent, voici un lien vers une saine lecture:

http://www.lemonde.fr/